Les petits entretiens
« Les petits entretiens » est une collection consacrée à la pratique des cinéastes contemporains. Entretiens, carnets de travail, documents commentés… plusieurs formes alterneront pour servir une même ambition : raconter et commenter une oeuvre en cours, en plongeant avec le cinéaste dans la fabrique de ses films. Revenir aux conditions de production, aux contraintes de fabrication, suivre la genèse d’un film de l’idée première à sa sortie en salles, suivre un parcours de créateur, de film en film.
Comprendre le cinéma, aujourd’hui, implique de se tenir à l’écart du romantisme de l’auteur tout-puissant comme du pseudo-marxisme paranoïaque-obsessionnel du « système » ou de la « crise du scénario »… La vérité du cinéma est ailleurs, dans un jeu de l’art et de la vie dont chaque cinéaste et chaque film invente les règles, dans une dialectique sans cesse relancée du désir et de la réalité, de problèmes et de solutions, de préparation et d’improvisation, de l’intuition personnelle et des alchimies collectives.
Direction artistique de la collection
Le cinéma de Noémie Lvovsky
Entretiens avec Quentin Mével
Noémie Lvovsky est une figure importante du renouveau du cinéma français des années 1990. Depuis son premier film Oublie-moi, elle a été saluée aussi bien en tant que réalisatrice de comédies douces-amères (La vie ne me fait pas peur, Les Sentiments, Faut que ça danse), scénariste (La Sentinelle d’Arnaud Desplechin, Actrice de Valéria Bruni-Tedeschi) et actrice remarquable dans des seconds rôles (chez Arnaud Desplechin, Riad Sattouf, Bertrand Bonello, Benoit Jacquot…). Spontanée et généreuse, Noémie Lvovsky revient dans ces entretiens sur la fabrication de ses films, ses expériences et ses goûts cinématographiques.
Le cinéma de Joana Hadjithomas & Khalil Joreige
Entretiens avec Quentin Mével
Nous connaissons Joana Hadjithomas et Khalil Joreige depuis quelques années, et notre vision stupéfaite de leur second long-métrage, A Perfect Day : une matière et une narration à la frontière du documentaire et de la fiction, des arts plastiques et du cinéma. Nous découvrions alors une méthode de travail singulière, empruntant à l’art contemporain et au cinéma, abolissant les frontières entre ces territoires et leurs manières de penser et de produire. Quelques années plus tard, la sortie de Je veux voir confirma le sentiment d’une oeuvre décisive car appliquée à poser les questions les plus urgentes : que peut le cinéma aujourd’hui, quelles sont ses puissances politiques et esthétiques dans le contexte contemporain du Liban, et au-delà, d’une civilisation de l’image souvent aveugle et oublieuse ? Loin des jeux postmodernes et des dérives nombrilistes d’un art sans histoire(s), les films de Joreige et Hadjithomas empruntent aux arts plastiques des pratiques et des questions capables de rendre au cinéma vertu polémique et nécessité politique : un cinéma qui déplace les lignes, bouscule les conforts de pensée et les habitudes de regard, fragilise les discours dominants en en faisant affleurer l’impensé, l’inaperçu. Un cinéma qui questionne l’image pour agir dans le réel, et vice-versa.
- Client Independencia édition
- Rôle Direction artistique
- Date 2011-2013
- Lieu Paris